Mercredi
04 octobre 2023
Il y a un an, la CAPEB tirait déjà la sonnette d’alarme sur la baisse de l’activité des entreprises artisanales du bâtiment et sur leur capacité à contribuer à la réalisation des objectifs de rénovation énergétique des bâtiments.
Un 1er semestre en dessous des espérances
Le 1er semestre n’a pas pris la tournure espérée et les chiffres du 2ème trimestre l’illustrent encore une fois.
La baisse d’activité enregistrée au 2ème trimestre impose des mesures urgentes.
- L’activité globale de l’artisanat du bâtiment recule de 0,5 %, un retrait largement tiré par l'activité dans le neuf qui continue à plonger (- 1,5 %).
- L'activité rénovation est atone (0 %) et le résultat n'est pas plus mauvais grâce aux travaux d’amélioration de la performance énergétique des logements qui stagnent à 2 % alors qu’ils devraient tirer la croissance vers le haut au regard de l’ampleur des besoins et des dispositifs de soutien à ces marchés.
La tendance à la baisse est bien présente et les hypothèses pour l’ensemble de l’année 2023 sont à - 0,5 %
Le Président a souligné que, clairement, les mesures de soutien au marché de la rénovation énergétique ne sont pas à la hauteur des enjeux ni adaptées aux ambitions ;
La confiance des ménages reste fragile (en lien avec le taux d’épargne) et ne les incite pas à consommer et donc à engager des travaux. La complexité des dispositifs d’aides aux travaux ne favorise pas l’incitation des ménages à franchir le pas.
Les freins au développement du marché de la rénovation énergétique n’ont pas été levés : les dispositifs sont complexes, sans cohérence, et imposent des contraintes administratives décourageantes pour les entreprises.
Les créations d’entreprises sont en recul et représentent 21 133 au 2ème trimestre 2023 tandis que les défaillances progressent mais ne représentent que 2 744 ce trimestre. Ce sont des niveaux comparables à ceux de l’année 2019.
Dans ce contexte, l’emploi stagne (+ 0,1 %). Les entreprises ont des difficultés à évaluer le niveau de main-d’œuvre nécessaire puisqu’elles n’ont pas beaucoup de visibilité.
Cependant les intentions d’embauche sont en hausse.
Les carnets de commandes sont orientés à la baisse depuis plus d’un an (79 jours en juillet 2023 contre 87 jours en avril 2023 et 103 jours en avril 2022). Les trésoreries peinent à se redresser.
Les dernières annonces du gouvernement sont inquiétantes
Les évolutions annoncées de MPR seront contreproductives : l’interdiction des mono gestes dans les passoires thermiques découragera les plus modestes de faire des travaux, mêmes basiques.
Le conditionnement des mono gestes à l’obligation d’installer un chauffage décarboné risque de porter un coup aux autres travaux. Le vice-président a souligné à cet égard que les ménages qui ont changé récemment leur chaudière n’auront plus d’aide pour faire d’autres travaux et donc ne les feront pas.
Privilégier la massification ne prend pas en compte des incidences pour les usagers. L’idée d’un parcours n’est pas envisagé et la vision politique de cette massification risque d’exclure des TPE au profit des entreprises générales.
En outre, la concentration du dispositif au sein de l’Anah présente un risque d’embouteillage si les moyens humains ne sont pas renforcés.